A Nausicaa à Boulogne sur Mer, Océanopolis à Brest, Aquarium de Saint Malo, Cité de la Voile Eric Tabarly à Lorient, Musée Océanographique de Monaco, Mare Nostrum à Montpellier, Aquarium de la Porte Dorée à Paris, Institut Océanographique à Paris, Musée de la Mer à Biarritz, Aquarium La Rochelle.

ENTRETIEN AVEC LE REALISATEUR

Michael Pitiot est réalisateur et auteur de la série de documentaire, TARA OCEANS, LE MONDE SECRET
Pourquoi ces quatre documentaires ?


Le récit d’une longue expédition comme Tara Oceans (2009-2012) est proche de celui d’une saga. Un mode narratif qu’on appelle « la quête », au cinéma. Un long chemin plein de péripéties qui mène à une vue d’ensemble ; somme toute assez comparable à la recherche scientifique ! Ce genre de film nécessite une phase d’initiation où l’on découvre les héros, le bateau, la mer, et bien sûr le premier aspect de la quête. C’est ce qu’expose le premier film : le monde caché du phytoplancton et du zooplancton. Dans le deuxième film, on entre dans ce monde et l’on comprend son organisation. Le troisième film explore comment la biologie est à la source de notre Terre, de sa géologie, de sa chimie… C’est assez bluffant, en réalité, l’histoire monte en puissance ! Enfin, le dernier film est celui de la révélation, pour reprendre la terminologie du cinéma. C’est celui où l’on s’interroge sur « l’homme dans tout ça ». Cette quête se déroule sur fond de navigation parfois délicate dans des coins extraordinaires. On raconte une odyssée !

Quels sont les messages que vous avez voulu faire passer dans cette série ?



Avant de réaliser ces films, le monde du plancton s’arrêtait pour moi au krill que mangent les baleines… j’étais loin d’imaginer l’incroyable diversité de ces espèces et leur rôle. Je crois que le premier message est là : avec qui vivons-nous ? Ensuite nous souhaitons expliquer que notre planète est née d’un équilibre entre tous ceux qui y vivent. En gros, c’est l’écologie façon plancton. On la perçoit très concrètement dans les océans. Le dernier message résulte des précédents : on dit qu’il est urgent de sauver la biodiversité, mais en réalité c’est l’homme que l’on tente de sauver. Après, il faut trouver le ton pour faire passer ce message-là…


Comment fait-on pour rendre visible l’invisible ?


On s’entoure de bons complices… Il y a les scientifiques qui m’ont apporté leurs images de plancton, comme par exemple le biologiste Christian Sardet. Il filme au Canon 5D, ce qui permet d’obtenir de superbes gros plans du plancton. L’autre outil important, ce sont les effets spéciaux signés Ronan Jupin. C’est lui qui m’a permis de manipuler comme je voulais ce plancton. Il n’y a pas d’effet gratuit, juste une bonne 2D. Mais dans un projet comme celui-là, voir le plancton c’est commencer à croire à son existence. Donc ce n’est pas une option.


Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans la réalisation de cette série ?


 Ce sont des films basés sur une vraie mission scientifique. Mais cette réalité n’est parfois pas la force de l’image. Vous demandez à un scientifique : « Dites-moi que ce que vous voyez est incroyable », mais ça ne marche pas forcément parce que, pour lui, le temps de l’émerveillement est parfois passé depuis belle lurette. Donc il faut aider le spectateur à ressentir ce que l’on vit. Puis il faut de l’action et du suspense ! Pas toujours évident quand on pense que le principe d’une mission de recherche est justement d’éviter les mauvaises surprises… De ce point de vue-là, Frédéric Lossignol, le chef monteur de la série, a été d’un appui solide pour reconstruire des scènes. La musique de Gérard Cohen-Tannugi aussi. L’autre point délicat c’est le tournage sur la durée à bord d’un bateau. On ne peut pas y être en permanence, alors les chefs opérateurs doivent se relayer. Après, il faut assembler leur travail. Heureusement, l’un d’entre eux, Christophe Castagne, s’est débrouillé pour y retourner souvent.


Quels sont les meilleurs souvenirs que vous en garderez ?


L’enthousiasme des équipes, que ce soit celles du film, des scientifiques ou des équipages de Tara. Je crois que l’autre bon souvenir c’est le jour où j’ai compris ce qu’une mission comme Tara Oceans pouvait apporter à notre vie à tous. L’histoire de la planète – donc de l’humanité – est au coeur des océans. Son avenir aussi.



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